3 questions 1 coordinatrice de la JIFA Grace Bailhache

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La première phase printanière de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine est l’occasion de mieux connaître l’équipe, les collaborateurs et les participants de l’édition 2016. C’est la coordinatrice Grace Bailhache qui inaugure cette rubrique en répondant à trois questions posées par moi Mawuli Douglas.

Avant de commencer l’entretien, pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour qu’on comprenne pourquoi cette contribution existe ?

Pourquoi pas ? Je suis Grace Bailhache, de nature curieuse, j’aime la lecture, l’écriture, la musique, les voyages et les langues. Mon background littéraire, linguistique et juridique m’aide aujourd’hui dans mon activité de marketeuse blogueuse, autant que lorsque j’exerce comme traductrice et web-rédactrice. J’ai proposé ma première contribution digitale à la JIFA en découvrant Aoua Keita en 2014. En fait, depuis je suis admirative du parcours de cette militante, syndicaliste, féministe malienne qui est à l’initiative de cette journée. Et depuis 2015,  je caresse le projet de faire du 31 juillet une date mémorable en fédérant autour de la célébration de la Journée Internationale de la Femme Africaine parce qu’il y’a tant de femmes inspirantes qui méritent davantage de lumière autour de leurs activités. J’ai choisi le digital, pour atteindre également les adolescentes et les jeunes adultes qui fréquentent assidûment  les blogs et les réseaux sociaux.  Je souhaiterais leur montrer à travers les galeries de reines et de muses, qu’il existe ici et maintenant des femmes africaines  qui créent des emplois, des marques et des entreprises. Voilà pourquoi cette contribution me tient à cœur, pour inspirer et en bout de ligne, créer des liens et des passerelles. Je suis persuadée que seules nous sommes puissantes, et qu’ensemble nous sommes invincibles, parce que rien ne peut arrêter des femmes motivées qui unissent leurs forces pour atteindre un objectif. Ce n’est qu’une question de temps et de volonté.  

1/ Quelles sont vos racines africaines?

Descendante du royaume Kongo, je suis une bantu de Mfoa (nom originel de la capitale Brazzaville), l’actuel république  du Congo. Mes parents et grands parents sont originaires du sud du pays, je comprends le Ladi-Kongo, le Lingala, le Kituba, je peux m’exprimer dans ces langues,  même si je cherche beaucoup mes mots, je me fais toujours comprendre. Faute de pratique, ma conversation n’est pas fluide, et la plupart de mes compatriotes refusent de me parler en langues, donc j’y travaille autant que faire se peut par mes propres moyens. En plus, comme il y’a un tel melting pot dans ma famille, je suis curieuse d’apprendre également d’autres langues de chez nous, je pense au Mbeembé, au Téké ou au Mbochi, une façon de pouvoir converser au moins de manière sommaire avec quelques anciens au village.

Le sens de mon nom ? Mon patronyme de jeune fille est Babela. Mon père comme tous ses frères et sœurs portaient un nom qui lui était propre. A cette époque, je parle des années 50, ma grand-mère maternelle, Ma Mpony a choisi de nommer son fils aîné au regard des circonstances qui ont entouré sa venue, et, vraisemblablement comme on l’écrirait dans un statut Facebook aujourd’hui : c’était «compliqué». SouRIRES ! En effet, «ba..bela» peut être traduit selon les «écoles» par celui dont on ne voulait pas ou encore le mal aimé. Pour la petite histoire, au Congo nous n’avons pas besoin de préciser nos régions d’origines, nos patronymes le font pour nous, sauf évidemment pour les femmes mariées hors de leurs groupes d’origines, ce qui est de plus en plus courant.

Mes racines africaines résident aussi et surtout dans les leçons apprises dans la petite enfance que je mets en pratique aujourd’hui encore. Les vacances avec mes cousins chez mes grands-parents maternels  à Ouenzé, l’amour inconditionnel, la liberté de penser et d’agir sont les meilleurs graines plantées par mes ascendants, ce sont toutes ces racines qui me donnent des ailes pour entreprendre aujourd’hui.

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2/ Quelle est la femme africaine connue, passée ou présente qui vous inspire ou vous a inspiré?

Cette question est à la fois la plus simple et la plus compliquée pour moi. En effet,  c’est précisément parce qu’il y’en a toujours eu beaucoup que  cette contribution existe. Ceci étant dit, si je ne devais en choisir qu’une j’opterais pour l’ingénieure Thérèse Izay de la RDC qui a inventé des androïdes qui règlent la circulation (à l’essai) à Kinshasa et Lubumbashi. Ce n’est pas le côté anecdotique de la circulation qui me fascine mais bien toutes les ramifications possibles d’une telle invention made in Congo pour le Congo et le monde. Pour compléter la galerie 2016 de femmes inspirantes qui sera disponible le 31 juillet 2016, j’ajouterais Aissa Dione (Sénégal), Kunbi Tinuoye (Nigeria), Mireille Nzoubou-Mpiga, (Gabon), Billie Zangewa (Afrique du Sud) et Mireille Saki (Côte d’Ivoire).

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3/ Quelles sont vos reines de cœur 2016?

Si je m’en étais tenue à ce que j’ai fais en 2014 et 2015, j’aurais en effet eu 6 reines. En 2016, l’idée était d’aller un peu plus loin avec les reines, leur donner plus d’espace pour qu’on se familiarise avec leurs images et leurs créations. J’aurais pu comme par le passé conserver le principe de mes nombreuses reines, les talents qui valent la peine d’être mis en lumière ne manquent pas, seulement il y’a de la marge entre le vouloir et le pouvoir. La formule adoptée en définitive cette année, c’est que chaque membre de la dream team présente à sa manière sa reine de cœur. Pour ce qui me concerne ma reine de cœur aka la reine des reines est l’entrepreneuse Kenaba Diarra fondatrice et CEO de «Eckletika», vous aurez l’opportunité de la découvrir plus avant grâce à plusieurs  d’entretiens qu’elle a bien voulu m’accorder.

Merci Grace de la confiance de m’accepter dans l’équipe avec le peu de temps que je peux faire, et aussi pour avoir essayer mon questionnaire. J’espère que çà va être bien pour tout le monde de voir un peu plus profondément les racines avant de voir aussi ce qui donne les ailes.

Tout le plaisir a été pour moi Mawuli, sortir de sa zone de confort est à la fois terrifiant et exaltant. Une fois que je comprends pourquoi je dois faire une chose, je n’ai aucun mal à obéir et me prêter au jeu de l’autre.

C’est à mon tour de faire un remerciements à tous les lecteurs qui nous sont fidèles depuis 2015 et qui lisent vraiment très attentivement. Nous vous espérons aussi nombreux, sinon plus et prêts à partager avec nous vos femmes inspirantes.

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