Kénaba Diarra créatrice et fondatrice de la marque Ecklectika depuis 2012. Explorons avec la reine des   reines de cœur de l’édition 2016 de la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine.

1/ Quelles sont vos racines africaines?

Je suis d’origine malienne, malinké par ma mère et bambara par mon père. Bien que je sois née en France je parle la langue mais ce qui est curieux est que bien que ces deux langues se ressemblent ce sont deux dialectes différents et lorsque je la parle je fais un mélange des deux et je ne me fais pas toujours comprendre. On peut dire que dans ce cas de figure la richesse des deux cultures me dessert quelque peu (rire)… J’ai été amené à y séjourner à plusieurs reprises et je m’y sens merveilleusement bien car tout simplement c’est chez moi.

2/ Quel est l’adage, proverbe ou citation qui vous caractérise en tant que femme africaine ?

La citation qui me caractérise le plus provient de notre très regretté Nelson Mandela : « Je ne perd jamais, soit je gagne, soit j’apprends». Je la trouve d’une positivité extraordinaire et lorsque je me sent en échec je me la répète et j’avance de plus belle!

3/ Quel(s) pays africain (s) avez-vous déjà visité et Quel(s) pays africain(s) aimeriez-vous découvrir ?

Les pays africains que j’ai eu la chance de visiter sont: le Mali, le Sénégal, le Maroc, l’Égypte et le Zanzibar c’était un réel plaisir et j’ai apprécié chacun de ces voyages forcément je me sens plus proche du Mali et du Sénégal de part mes origines mais dans chacun de ces pays je me suis sentie chez moi car ça reste l’Afrique. Le voyage le plus enrichissant était le Zanzibar car tout était nouveau : les paysages, la langue, la nourriture, la population, la culture c’était époustouflant. Depuis je rêve de revivre cela en visitant des pays tels que l’Afrique du Sud, la Namibie, le Kenya, l’Éthiopie, l’Érythrée où j’aurai tant à découvrir.

4/ Comment décririez-vous ce que représente pour vous d’être une femme en 2016 dans votre ville, votre milieu et votre famille?

Je me sens chanceuse d’être une femme à Paris, je m’y sens très épanouie dans tous les domaines. Que ce soit en tant que styliste, j’habite le 18ème arrondissement au cœur du quartier africain où j’ai la chance d’y trouver les tissus de chez moi, les garnitures africaines pour orner ces tissus, le couturier avec lequel je travaille sur mes créations…

En tant que mère, Paris a un patrimoine culturel très riche que j’aime faire découvrir à mon fils en visitant les zoo, théâtre, ferme, parc floral, activités sportives et activités ponctuelles que la ville de Paris met au service de nos enfants.

En tant que femme car il y a de nombreux restaurants, afterwork, soirées de gala, de défilés, etc… où j’aime m’y détendre avec mes amis.

En tant qu’africaine car dans mon quartier africain je peux aisément acheter les produits culinaires de chez moi, les tissus de chez moi, les bijoux de chez moi, les musées qui mettent en lumière les artistes africains.

Être une femme dans mon milieu est très intéressant car je suis sans cesse entre deux mondes dans le monde africain et occidental, ces deux cultures sont très fortement ancrées en moi. Je me sens riche de ces deux cultures et je pense que ça se ressent dans mes créations.

Être une femme dans mon milieu familial est très fort car je suis avant tout une maman, l’éducation et l’épanouissement de mon fils est primordial pour moi. Je suis chanceuse bien que ce soit un défi quotidien. Avoir ce statut m’a beaucoup changé, je suis devenue une Femme forte et à vrai dire c’est le moteur qui me permet d’aller de l’avant dans tous les domaines.

5/ Qu’évoque pour vous le thème choisi par la JIFA 2016 des Racines et des Ailes?

Je trouve que c’est un thème très bien choisi car il m’évoque la citation de l’historien Fernand Braudel : « il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va », elle se trouve dans la préface de son livre : Histoire de l’Afrique noire. C’est très révélateur ! Lorsque l’on connait ses racines on peut aller très loin au point de s’envoler.

6/ Quelle est la femme africaine connue (passé ou présent) qui vous inspire ou vous a inspiré?

Fatou Diome m’a marqué par son intervention dans l’émission Ce soir ou jamais de Frédéric Taddeï. Lors de son passage elle a abordé l’hypocrisie des européens devant les milliers de morts qui souhaitent rejoindre les rives du nord de la Méditerranée. Dénonçant que les médias et politiques découvrent aujourd’hui un phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années avec la crise économique et les nombreuses guerres fomentées par l’Occident. Par sa phrase «Alors il faut arrêter l’hypocrisie, on sera riche ensemble ou on se noiera tous ensemble!» elle a osé dire une vérité à l’occident. C’est une écrivaine sénégalaise, elle est l’auteure du livre «Le ventre de l’Atlantique». Elle est née à Niodior une petite île du Sénégal.

Pour moi toutes les femmes africaines connues sont inspirantes car ce sont des battantes, des femmes et des mères fortes qui croient et réalisent leurs rêves malgré toutes les difficultés et le peu de moyen qu’elles ont. Si elles ont acquis le statut de célébrité c’est qu’elles ont toutes les qualités que je viens de citer et elles méritent toute mon admiration et mon respect.

7/ Présentez-moi votre reine de cœur africaine

Ma reine de cœur africaine est Sarah Yakan, c’est une femme très inspirante qui est à l’origine du site internet de développement personnel «Femme d’influence». Sarah Yakan à 26 ans est née d’une mère guadeloupéenne et d’un père camerounais, elle a suivi des études de communication et est passionnée par le journalisme notamment la presse féminine. Femme d’influence coache les femmes dans leur vie quotidienne. Le site aborde la vie amoureuse, la spiritualité, la carrière professionnelle, teinté d’un peu d’identité noire. Ce que j’aime dans son activité c’est qu’elle met en avant la femme noire car elle est peu valorisée. Lorsque j’ai un coup de mou, je me connecte à son site et ça me booste énormément dans ma vie quotidienne.