La contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine n’aurait sans doute jamais vu le jour sans Aoua Keita. En effet, c’est le parcours de cette sage-femme, militante et femme politique malienne née en 1912 et morte le 7 mai 1980 à Bamako qui m’en a inspiré la création. Figure de l’indépendantisme, du syndicalisme et du féminisme au Mali, seule femme à prendre part, en 1962, à l’élaboration du Code malien du mariage et de la tutelle, elle a contribué à une grande avancée pour les droits de la femme. C’est une source d’inspiration qui mérite d’être symboliquement affirmé, d’où le projet de création de ce prix.

Quelle est l’origine du projet Prix Aoua Keita-Madieta ?

Depuis 2014, j’essaie à chaque année que m’accorde l’Univers de faire un peu plus que l’année précédente. La collaboration avec la benjamine de l’équipe Aidel Bonsenge Ebendé m’a donné l’occasion d’échanger davantage avec cette génération par le biais du compte Instagram de la JIFA. C’est avec un certain effroi que j’ai découvert par son témoignage les questions de harcèlement scolaire, et je suis admirative du travail de résilience qu’elle a fait  et surtout de sa volonté de vouloir aider à son tour. Ces jeunes africaines et afro-descendantes fourmillent d’idées, de projets qui ne demandent qu’à éclore pour peu qu’on leur donnent une chance de les mettre à exécution, elles pourraient nous surprendre comme l’a fait Aoua Keita avec la grande mobilisation des femmes des zones rurales alors qu’elle n’était alors qu’une toute jeune sage femme.

Pourquoi accoler la mention Madieta à ce prix ?

Adèle Madieta était ma grand-mère maternelle.L’idée d’accoler son nom à celui d’Aoua Keita m’est venue en raison du thème de l’édition 2017 : la transmission. En choisissant de les unir symboliquement, je rends hommage également à celle qui m’a transmis des valeurs qui me constituent aujourd’hui. En effet, bien que je l’ai très peu connu, Adèle Madieta la petite villageoise de Louomo, l’épouse, la mère, la commerçante qui s’est émancipée économiquement, l’officière de l’armée du salut qui qui a gravit tous les échelons jusqu’au plus haut grade féminin, et enfin l’humaniste au service des plus démunis née vers 1919 à Mbandza Ndounga et morte le 10 décembre 1985 à Brazzaville est une source d’inspiration au quotidien pour moi.

A qui s’adresse ce prix ?

Je souhaite que le prix Aoua Keita soit remis à deux porteuses de projets de moins de 25 ans, parce que c’est symboliquement la tranche d’âge de Aoua Keita lorsqu’elle mena sa première campagne militante. Le prix Aoua Keita est un marque de confiance, dont la mission est d’encourager l’audace et l’innovation.

Quelle sera la dotation de ce prix ?

La dotation sera double avec d’un côté une somme forfaitaire pour accompagner la validité de l’idée ou du projet, et, de l’autre un mentoring par un groupe de marraines choisies parmi les membres du jury.

Le prix Aoua Keita - Madieta est un défi à relever, nous y allons ! Serez-vous des nôtres ? Click To Tweet

Nous espérons mener à rien ce projet avec la complicité de quelques marraines bienveillantes aux compétences différentes et complémentaires qui feront partie du Jury, en partenariat avec quelques associations dont l’une des missions principales touche à l’entrepreneuriat au féminin, et, avec le soutien financier de notre pot commun solidaire dédié pour l’organisation, du sponsoring et du mécénat pour les dotations.

Nous profitons des célébrations de l’édition 2017 sur la contribution digitale pour finaliser le projet, puis le lancement officiel du prix aura lieu à l’automne le 7 octobre 2017 où pour la première fois la JIFA sera hors les murs pour faire d’une pierre deux coups : présenter les 2 sites crées dans le cadre de la loterie solidaire, présenter officiellement le prix et lancer l’appel à projets. Le prix sera remis le 20 décembre 2017.