Que sont-ils devenus Chantal Épée reine de coeur 2014

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C’est un fait que le présent se nourrit du passé, surtout lorsqu’il permet de garder un lien privilégié avec des participants à la contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine. Ainsi grâce à la rubrique que sont-il devenus ai-je déjà pu vous proposer des nouvelles des reines Marie-Simone, Marie-Line et du collaborateur au masculin Guy-Serge. A présent, voici venu le tour de l’entrepreneuse culturel Chantal Épée couronnée reine de cœur en 2014.

1. Vous avez fait partie des toutes premières reines de cœur de la JIFA, rétrospectivement quelle souvenir gardez-vous de cette expérience ?

Je me souviens avoir trouvé l’initiative d’autant plus intéressante que je ne savais pas à l’époque qu’il existait une journée internationale de la femme africaine. Le découvrir a été enrichissant. Cela me conforte dans l’idée qu’il est important de mettre en avant des femmes africaines qui, dans leur secteur d’activité et dans leur champ d’action font bouger les choses, déplacent les lignes, se réinventent et, recréent le monde à chaque pas pour un enfant, une maison, un village, une ville, une entreprise, etc. Nos enfants, garçons comme filles, ont besoin de découvrir les modèles que sont ces femmes là et, s’en inspirer. Bâillonner la créativité de la moitié de l’humanité en Afrique ce serait bâillonner l’Afrique et son avenir. Cette journée internationale est un rappel de cette réalité. C’est l’occasion de mettre en lumière des parcours et des regards de femmes. Avoir été promue reine de cœur de cette journée avec des femmes admirables et inspirantes m’avait il y a deux ans, remplie d’humilité et de gratitude. C’est un appel à l’action, et à la responsabilité.

chantal epee recueils poesie journee femme africaine2. Deux ans se sont écoulées, que vous est-il arrivée que vous auriez envie de partager ?

J’ai publié deux recueils de poèmes en septembre dernier (Eclats d’âme, et Alm’Afrika) aux éditions Diasporas Noires. Je travaille à les faire connaître en allant à la rencontre du public quand cela est possible. Le 12 juin à Paris, j’ai une rencontre littéraire au cours de laquelle je proposerai ma poésie et chanterai aussi. La musique et les mots sont un dans mon univers. Cela est normal pour une personne pour qui les mots sont musique. J’ai par ailleurs quitté le confort apparent d’un emploi salarié pour m’installer comme consultante en relations publiques et image spécialisée dans le management de la culture. J’accompagne les entreprises, les travailleurs indépendants et les artistes dans leurs stratégies de communication et de relations publiques, notamment dans la gestion de leur image et de leur identité numérique. Ce nouveau défi est à la fois passionnant et prenant. Quant à l’association que je préside, elle continue son bonhomme de chemin dans la promotion des arts et cultures afrodiasporiques. Nous avons organisé l’an dernier notre premier festival des arts et cultures. Il s’est passé tant de choses…

3. L’année dernière nous avons eu le grand bonheur d’annoncer la sortie de vos deux ouvrages, puisque nous vous tenons, l’occasion est trop belle d’en savoir plus à ce sujet.

Merci de l’avoir fait !  J’ai en effet, comme je le disais plus haut, publié deux recueils de poèmes le même jour aux Editions Diasporas Noires. Alm’Afrika
Alm’Afrika est un recueil de poème que j’ai écrit le cœur immergé dans mes passions d’Afrique et mes rêves pour les filles et fils de cette terre. J’espère que mon âme a su s’entrebâiller pour laisser passer l’âme de l’Afrique. Je voudrais que les mots qui y sont proposés participent à relever la tête des africains et afro-descendants et à susciter des rêves et des projets pour bâtir l’Afrique.
Éclats d’âme est un recueil qui parle d’émotions intimes d’une âme humaine qui se trouve être une âme de femme. Il parle d’amour, de deuil, de solitude, d’amitié, etc. J’espère proposer un «Je» suffisamment ample pour que d’autres y trouvent des espaces d’identification ou de catharsis.

4) Nous avons également appris et relayer la toute première édition de votre festival. Quel bilan en tirez vous, y’aura t-il une seconde édition ?

Le bilan est extrêmement positif en ce que le public présent a été ravi de découvrir dans un même lieu des expressions différentes de la créativité, de l’intelligence, de l’histoire, des savoir et savoir-faire de l’Afrique et des diasporas. Nous sommes heureux d’avoir réuni dans le même lieu le chant d’Ebalé ou de Weyah, le saxophone de Jean-Jacques Elangue, la guitare de Calvin Yug, les univers poétiques de Marc Alexandre Oho Bambe et le mien.
Le souvenir de l’intérêt des enfants pour l’écriture Adinkra portée par Marcellin Dabo, pour l’apprentissage des hiéroglyphes par Teham Wakam ou pour l’exploration de l’histoire de Chaka ou Soundiata Keita grâce à Biyong Djehuty , est notre meilleure récompense. Ils ont par ailleurs été initiés aux instruments de musiques africains par Joelle Esso et ont bénéficié d’un atelier de dessin mené par Weyah.

Nous avons voulu un festival au cours duquel parents et enfants seraient nourris, enrichis, et rencontrés. Trois espaces ont été dédiés aux activités des petits. Voir les yeux des petits briller n’a pas de prix. Les enfants étant pris en main, les parents ont pu profiter des conférences avec des orateurs tels que Dieudonne Gnammankou, Sylvia Serbin, Hemley Boum, Kama Siwor Kamanda et Runoko Rashidi.

Cependant l’organisation n’a reposé que sur mes épaules et sur celles de Marlyse Goethe une amie précieuse. Pour qu’il y ait une deuxième édition, il faudrait davantage de personnes impliquées dans l’organisation et davantage de moyens financiers.

Nous travaillons à une deuxième édition mais ne pouvons encore en annoncer la date pour les raisons énoncées plus haut.

5. Depuis l’édition 2014 des nouveautés ont fait leur apparition, j’aimerais votre sentiment à ce sujet.  Et vous quelle adjonction auriez -vous fait pour apporter une plus-value à cette contribution ? ou à contrario que retireriez-vous qui semble de trop ?
Je trouve les nouveautés intéressantes en particulier celle des combats solidaires. Elle gagnerait à s’étoffer et à s’enrichir pour nous garder en alerte sur les blessures de la planète. Merci de mettre en lumière ces combats et de nous inviter à ouvrir les yeux et à nous engager.

6. Pour l’édition 2016 un thème a été choisi il s’agit de des racines et des ailes. A ce propos, quelles sont vos racines africaines ?Qu’est ce qui ou qui vous donne des ailes aujourd’hui ? Par ailleurs, que vous inspire ce thème ?

Mes racines plongent profondément dans la terre africaine, sur la côte du Cameroun dans un peuple que l’on appelle les Sawa. La musique des langues issues de cet espace, en particulier celle du Duala m’habite avec une force croissante. Cette langue est celle qui jaillit du cœur des séismes intimes et des ahurissements absolus. Elle est le véhicule des douleurs qui ne peuvent se dire que par elle. Elle me propose des onomatopées à nulles autres pareilles. Et pourtant je ne la maîtrise pas et le fossé de mes lacunes se creuse toujours plus du fait de l’éloignement d’avec la terre source.

Ce qui me donne des ailes c’est l’amour. Avoir été aimée par des parents exceptionnels qui m’ont regardée en me disant que les possibles m’étaient ouverts sans entraves et que je pouvais voler haut est un carburant extraordinaire pour voler. La mémoire de leurs regards me pare encore et m’aide à me délester du plomb qui bien des fois, se pose sur mes ailes. La confiance et la conscience de sa valeur et de son potentiel, voilà le meilleur carburant pour voler. Je l’ai reçu de mes parents et leur en suis infiniment reconnaissante. J’écris aussi pour donner des ailes à ceux que la vie leste.

7. Quelle est votre actualité de cet été et de l’automne ? Avez-vous des projets pour 2017 que vous souhaiteriez partagez avec nous.

Le 26 juin je suis invitée du Festival Festidikle de la Ferté sur Million. Je prépare par ailleurs des actions pour présenter ma poésie au Cameroun cet été.

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