Dobet Gnahoré mon égérie africaine par Konan Koffi Eric

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En réponse à l'invitation suivante : Cher Koffi,  c'est au digne héritier de la reine Pokou, au sémillant poète romantique enroulé dans son pagne Kita et paré de ses ornements, que je m'adresse.  Votre mission si vous l'acceptez est de nous raconter votre muse africaine. Egérie de toujours ou muse de fulgurance ? Qui est-elle ? D'où vient t-elle ? Sous quelle forme son inspiration s'est t-elle manifestée ? Qu'est ce qui la rend unique à vos yeux ?

Voici sa réponse !

Fille aînée du célèbre percussionniste du groupe Ki Yi M’bok, Dobet Gnahoré est originaire de l’Ouest de la Côte D’Ivoire. A l’âge de douze ans, elle suit les traces de son père en intégrant son groupe pour apprendre les bases du théâtre, de la danse, de la musique et du chant. Aucun style musical ne lui échappe. Bien qu’elle ne soit pas une égérie quotidienne dans ma vie, elle représente un symbole de persévérance. C’est une source d’inspiration dans le sens où malgré le fait qu’elle fut rejetée par sa mère, une douleur qui marqua son enfance, elle ne s'attarda pas sur ce pan de son histoire. Je l'ai admiré encore plus, lorsque, au cours d’une interview sur une chaîne ivoirienne abordant ce sujet, elle n'a pu contenir ses larmes. Il lui a fallu sortir du plateau reprendre ses émotions et poursuivre son entretien. Malgré cette douleur, elle a su orienter sa vie afin d´être meilleure dans son domaine. C’est une incarnation de la transmission de ce que l’on reçoit. Quand elle est sur scène, elle nous emporte dans son univers Ki Yi M’bok  dont elle n'a plus à faire ses preuves. Ses fans mélomanes peuvent imaginer le travail qu'elle abat au sein de ce groupe.

Une fois en assistant à l’un de ses concerts en Europe, j’ai eu un déclic. Je me suis dis voici une artiste qui vend une autre facette de l’Afrique à travers des chants en langues africaines et la danse. Ses parures sur scène reflètent toujours le continent noir. Et si j’en faisais autant dans une Espagne très fermée sur l’Afrique ? Je n'ai peut-être pas une voix comme elle, mais je peux transmettre avec les armes journalistiques que je possède. Je suis donc monté sur ma scène, quand j’ai maîtrise la langue espagnole pour transmettre aux autres ma culture africaine en général et ivoirienne en particulier. Une promotion qui passe par des récitals de poèmes en espagnole où j'aborde des sujets comme L’immigration, la solidarité africaine. Mais aussi par des écrits journalistiques avec le magazine Radio Africa de Barcelone ou L’ONG espagnole Egueire de Galicia où j’essaye de montrer les valeurs et les réalités de la culture africaine même si parfois, je me concentre plus sur celle de mon pays que je maîtrise plus.

En ce moment, je suis sur une radio locale espagnole de Rincón de la Victoria (Málaga) ou j’anime un programme intitulé ‘’N’zuelinga’’ (c’est quoi cela) dans ma langue vernaculaire le Baoulé et prépare pour l’année 2018 un livre de contes africains en espagnole. Écouter des artistes comme elle me propulse dans mon élan de transmettre les valeurs africaines qu'on m'a inculquées, car comme j’aime le dire : tout d’africain loin de son continent est un potentiel ambassadeur.

Je la trouve particulière parce qu’elle porte haut son africanisme. Sa personnalité reflète ses origines, sa formation et l’Afrique. Ses mélodies, sa vivacité et son maquillage sont une transmission des valeurs qu'elle portent. Elle peut changer de look, mais son africanisme se notera toujours. Et pour moi, c’est un source de motivation pour nous africains installés en Europe. Très souvent nombreux d’entre nous absorbent les influences européennes sans pouvoir transmettre les valeurs essentielles de notre Afrique. Des artistes comme Dobet Gnahoré interpellent notre conscience, afin que chacun de nous sache qu’il est possible de vivre dans une Europe où nous pouvons transmettre à notre niveau un peu de notre Afrique.

A propos de l'auteur

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Collaborateur au masculin de l'édition 2017, originaire de Cote d'Ivoire, passionné par le secteur touristique, la culture, les arts avec une prédilection pour la poésie, Konan Koffi Eric Innocent est l'exemple même du pluridisciplinaire passionné. Jeune diplômé en communication, journalisme et en Espagnol, quand il ne chronique pas à la radio, c'est sur le blog Les couleurs de la vie de la plateforme Temarium qu'il jongle avec les mots qui apaisent les maux.

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