En ce délicieux mois d’avril, la présence du livre sur le blog de contribution digitale à la Journée Internationale de la Femme Africaine a surfé de Bamako, à Conakry, marquant une halte parisienne à l’UNESCO pour enfin se poser au salon du livre, de la presse et de la culture de Genève du 26 au 30 avril 2017, sur le thème de….Tan dan…la mélancolie africaine. Hum…

Une explication de ce choix  o combien inspirant ? … Voici le texte introductif de la page du Salon africain…

De tous temps, l’Afrique a été perçue, et s’est donnée à voir et à lire, sous le prisme de la joie, du rire. Et si la gaieté africaine n’était que l’envers d’une grande mélancolie ? C’est la réflexion à laquelle vous invite le Salon africain qui met en exergue de son édition 2017 cette Mélancolie des Barbares qu’a si bien mise en scène le dramaturge ivoirien Koffi Kwahulé.

Comment résister à une telle invitation ? Bah … Autour de moi, en dehors de ce brave Argos, tout le monde a décliné ma proposition. Sniff ! Que voulez-vous, la loyauté se perd chers lecteurs adorés !

On te laisse tes 4 jours d’échanges d’idées cafardeuses, de débats en mode ruminations, fatalité et autres maux dont les intellectuels qui en sont les plus éloignés aiment à se repaître.  Dont acte !

Oups ! Jeter le bébé avec l’eau du bain me semble trop radical. Je ne vous cache pas chers lecteurs adorés, que cette mélancolie me tape sur les nerfs aussi, cependant la “marketeuse” en moi reconnait la nécessité des titres accrocheurs, alors je zappe tout ceci pour ne me concentrer que sur l’essentiel : les livres, les auteurs et les rencontres.

Que j’y aille physiquement ou que cela demeure une projection, je me suis concoctée un programme aux petits oignons.

Voici le parcours fléché de mes 3 jours au Salon africain de Genève. 

Vendredi 28 avril de 12h30 à 13h30 les nourritures électives africaines avec Felwine Sarr 

Cet horaire me chiffonne pour un table ronde. Je vais prétendre aller à une sorte de déjeuner “savant” puisque à l’heure où d’ordinaire je suis à table, j’écouterais Felwine Sarr qui portant sa casquette de philosophe évoquera la première édition des Ateliers de la pensée qu’il a initié à Dakar en octobre 2016. Quid du “faire savoir” pour nous autres qui sommes intéressés sans être ni à Dakar, ni à Paris, ni arrimé à Facebook comme la sangsue sur sa proie ? parce que j’ai eu beau cherché,  pas le moindre site dédié à ces ateliers. Hum… En attendant mieux, on se contentera d’informations glanées au petit bonheur !

Me connaissant comme je me connais, de deux choses l’une : soit je lui aurais tellement tapé sur le système au père Felwine, que dès la fin de la table ronde, il n’aura plus une minute pour miss “j’ai une petite question”  ; soit au contraire, je pourrais en placer plus d’une et avoir quelques précisions, sur ce qu’il entend par “Nous devons gagner la bataille de la représentation”, et on pourrait mettre tout cela en pratique immédiatement. Pourquoi attendre ? SMILES !

Oups comme le temps file… Un détour au pavillon des cultures arabes, sur la place du voyage et sur la scène philo et voilà qu’il est déjà temps de retrouver le salon africain.

de 17h45 à 18h30 Cheikh M’baké Diop, Mbog Bassong et Felwine Sarr parlent des travaux de recherches du grand historien Cheikh Anta Diop. L’argument de départ ? La sortie de « Kemtiyu » le documentaire que lui consacre le réalisateur Ousmane William Mbaye et que certains ont pu voir en novembre 2016 sur TV5 monde.

A partir de 19h : des performances poétiques nocturnes en toute liberté Tanella Boni, Marc Oho Bambe, Sylvie Kandé, Nimrod, Antoinette Tidjani Alou seront de la partie. Humm.. Les textes dits à voix hautes sont exaltants pour peu qu’ils soient servis par le bon véhicule émotionnel. Je suis surtout curieuse d’entendre enfin du Tanella Boni live.

Samedi 29 avril de 11h15 à 12h00 Mélancolies familiales une table ronde au féminin. Trois femmes, trois romans qui disent le destin singulier d’un père, le deuil impossible d’une mère, la perte déchirante d’un enfant. Wooo….

J’ai déjà eu l’occasion d’entendre Kidi bebey sur Mon royaume pour une guitare et je ne suis pas la cible, la perte d’un enfant, j’aurais beaucoup de mal à écouter Antoinette Tidjani Alou sur le sujet, il me semble que c’est finalement avec Flore Hazoumé et son Je te le devais bien, que la lectrice en moi trouvera des chances d’être interpellée.

Et puisque c’est le blogueur Lareus Gangoueus qui en assure la modération, le meilleur de chacune sortira de cette table. C’est déjà çà !

De 12h30 à 13h15  Ouiiii, voilà une passerelle comme je les aime. Dialogue des arts entre Mahamat-Saleh Haroun et Véronique Tadjo L’un vient du cinéma, l’autre de la peinture et de la poésie, ils nous racontent comment ils traversent les genres et les arts. Ouf, enfin de l’air, de la créativité, des champs de possibles. Mahamat-Saleh Haroun et son cinéma, pour moi ce furent deux rencontres, deux fois le cœur brisé…Heu…Minute papillon, je parle de cinéma. Sourires ! La première fois c’était à Milan mon premier festival africain, sa “Lettre de New-York” m’avait coupé les jambes, la dernière fois c’était à Paris, une petite salle bondée, dont je suis sortie le visage noyé de larmes par son homme qui crie. Une déferlante émotionnelle. Pour le meilleur. Vivement ce dialogue.

De 16h00 à 17h00 Une heure avec Emmanuel Dongala. Là ce sera l’heure tendre, silencieuse et divine. Dès que j’ai su lire, mon père et moi échangions sur nos lectures. C’est tout naturellement que “Jazz et vin de palme” et quelques autres obtenus de premières mains firent les beaux jours de mon adolescence. J’ai un attachement particulier à “Jazz et vin de palme”, c’est le livre que j’ai le plus offert, le plus acheté, le seul dont il me suffit de lire quelques passages pour que soudain le monde retrouve sa lumière. J’ai une grande tendresse pour Matapari l’adorable héros “des petits garçons naissent des étoiles”, quant  à “Johnny chien méchant”, seule la coquetterie narrative et le personnage de Laokolé me font l’apprécier. Peu importe l’ouvrage, le temps, avec le père Dongala se réduit comme peau de chagrin. Il me faudrait une heure pour parler de sa poignante Photo de groupe au bord du fleuve. Et bien entendu, il me tarde de voir ce qui se cache derrière  “La Sonate à Bridgetower”.

Dimanche 30 avril de 12h00 à 13h00 Méditations africaines, on s’en va tranquillement pas vite du côté du Québec pour une séance avec Felwine Sarr mon polymathe sénégalais préféré : philosophe, écrivain, compositeur, interprète, universitaire, et homme d’esprit avec une bonne dose d’humour sinon d’ironie. Il en faut pour choisir “Dahij” comme titre invitant à la réflexion sur soi. Je suis bien curieuse, d’en savoir plus les éditions Mémoires d’encrier, autant qu’il me tarde de lire ce “105 rue Carnot”. Plus que jamais, toute promesse de non exotisme, de non traumatisme à la mords-moi-le-nœud me tente.

Comment çà assez de Felwine Sarr ? Mais… Je voulais dire un petit truc sur le festival de Jazz de Saint-Louis. Vous vous en foutez ? Ah bon ? Bien, revenons à notre ligne éditoriale.. SMILES !

De 15h00 à 16h00  la Reine Pokou, le livre culte de Véronique Tadjo, fait l’objet d’un spectacle musical créé par le compositeur suisse Jérôme Berney qui sera joué le 5 mai à Montreux. Le Salon africain en dévoile quelques notes en avant-première, en présence de Véronique Tadjo, Jérôme Berney et le duo africain Kala Jula.  Une heure qui promet d’être enchanteresse, il me tarde d’y être.

Même virtuelle, il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte, et un bon livre qui me ramènera en Afrique sera toujours bienvenu.

Liens utiles :  

Présence africaine lien vers → agenda du salon africain

Salon Genève lien vers la scène → programme tables et dédicaces